Mitsubishi lance un petit SUV qui n’est autre qu’un Renault Captur

Mitsubishi présente ce mardi soir son nouveau petit SUV ASX. Une nouveauté japonaise ? Non, car nous le reconnaissons parfaitement. C’est bien le…Renault Captur, uniquement avec une calandre redessinée. Une vraie dextérité malgré les expressions dithyrambiques des responsables de Mitsubishi Europe (MMC), qui, selon le PDG Frank Krol, vantent les « belles innovations » pour des « hautes exigences ». « C’est le début d’une nouvelle ère », souligne même la marque japonaise. Lancée début 2023, cette voiture sera fabriquée aux côtés du Captur à moteur Renault à Valladolid (Espagne). En plus des petits moteurs essence 1.0 trois cylindres et 1.3 quatre cylindres, cet ASX adopte les fameux hybrides E-Tech.

Avec 145 chevaux, l’hybride empruntera un moteur essence 1.6 à Nissan. Le moteur électrique principal provient également du partenaire japonais, même s’il est assemblé à Cléon. Le second sera acheté par l’équipement japonais Denso. La batterie lithium-ion de 1,2 kWh, qui pèse une quarantaine de kilos, provient de la société japonaise Hitachi. La boîte de vitesses à prise constante (quatre rapports plus deux électriques), sans embrayage ni synchro, est en revanche un produit Renault fabriqué dans le nord France. Cette hybridation, qui doit beaucoup aux Japonais, a été entièrement mise au point par des ingénieurs français. La version à batterie devrait atteindre 160 ch.

Après l’ASX, Mitsubishi lancera un deuxième modèle. La citadine japonaise Mitsubishi Colt ne sera cette fois qu’une Renault Clio V, redessinée à l’avant et produite sur le site turc du diamantaire à Bursa. En production à partir de l’été 2023, le Colt arrivera à l’automne 2023. Alors que la marque aux trois diamants devrait se retirer d’Europe, elle opère ici un virage stratégique avec l’aide de Renault ! Depuis l’automne 2016, MMC est contrôlée par Nissan, qui détient 34 % de son capital. De son côté, Renault détient 43,4 % de Nissan, qu’il a acquis en mars 1999.

Utilitaires clonés mal vendus

En tant que spécialiste traditionnel des 4×4 et des pick-up, MMC avait grand besoin de modèles à moindre coût s’il voulait rester en Europe. Ses immatriculations en forte baisse ont à peine dépassé les 73 000 en Europe l’an dernier : trois fois et demie moins que Nissan, mais mal en point ! Cependant, on peut se demander, à quoi servent les clones de Renault ? Pourquoi un Européen se tournerait-il vers une marque japonaise avec un réseau de vente et de SAV faible pour des copies exactes de Captur et Clio ? MMC a déjà commencé à vendre des clones de Renault utilitaires… Avec des résultats ridicules. Ainsi commercialise le Japonais Express Vans, dérivé du Renault Trafic, produit à Sandouville (Seine-Maritime). Mais l’an dernier, 1 343 véhicules ont été fabriqués, contre 82 900 pour la version d’origine Renault.

Le Français y trouve également un intérêt tout aussi mitigé. Bien sûr, il peut augmenter ses volumes et réaliser de meilleures économies d’échelle, mais seulement dans une faible mesure. Renault a fabriqué 205 700 Clio V à Bursa l’an dernier, ainsi que 32 130 autres à Novo Mesto en Slovénie. La société au losange a également fait passer 150 000 Captur outre-Pyrénées en 2021. Une chose est sûre, le nouvel ASX symbolise la décadence de MMC : mon premier modèle, ainsi nommé et lancé en 2010, n’aurait pas été vendu à PSA, qui l’avait commercialisé sous les noms de Peugeot 4008 et Citroën C4 Aircross ? Aujourd’hui chez Renault c’est l’inverse.

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